lundi 3 décembre 2018

10 ans

 

Pour l'anniversaire des 10 ans du départ de Claude, je reposte ce mot de V.Camberlein, que je trouve toujours très juste .

Ce qui traverse le temps, ce sont bien nos agissements, notre comportement, nos choix.


Merci encore Claude pour  ton engagement, l'exemple que tu as donné.



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Date : jeudi 11 décembre 2008, par Scouides
http://julien.badzinski.net/terr/?Un-mot-pour-Claude-GRASSER

Un mot pour Claude GRASSER aumônier Scout et Guide de France du groupe de la Wantzenau

Claude GRASSER aumônier Scout et Guide de France du groupe de la Wantzenau et curé de la paroisse de la Wantzenau est retourné auprès du père le 03 décembre 2008 à l’age de 73 ans.
Soutien et témoignage :



Claude tu as été notre aumônier Scout et Guide pendant 18 ans après avoir été Scout et chef Scout pendant ta jeunesse. Nous avons pu apprécier tes qualités : simplicité, disponibilité, écoute des autres. Avec des mots simples et beaucoup de pédagogie tu savais toucher le cour de chaque jeune, à chaque tranche d’âge tu savais parler avec des paroles adaptées.
Grâce à cette écoute tu pouvais ensuite te montrer exigeant et relever ce qui n’était pas conforme à l’esprit scout.
Une anecdote résume ton état d’esprit. Le dernier camp ou tu as dormi avec les jeunes tu avais 69 ans : c’était à coté de Toulon avec les pionniers qui faisaient de la surveillance de feu de forêt. Tu ne voulais pas du matelas pneumatique que je t’avais proposé, tu voulais dormir comme les jeunes sur un tapis de sol et inutile de te proposer de dormir au séminaire, à 100 mètres à coté, dans un lit ! Comme tout le monde tu as mangé la cuisine préparée par les pionniers dans une gamelle en alu sur une table en rondin. Ensuite le soir, lors des promesses, tes paroles exigeantes pouvaient être comprises par les jeunes.
Même si ces dernières années tu n’avais plus la même énergie tu t’intéressais toujours aux activités des jeunes, au devenir des jeunes chefs, aux lieux de camp.
La dernière messe que tu as célébrée était avec les Scouts et Guides. Tu était content de te retrouver avec des jeunes de toutes les couleurs et avec les parents à la sortie autour d’un vin chaud. Même si tu étais fatigué nous ne pouvions penser que tu nous quitterais 3 jours plus tard.
L’Évangile de cette dernière messe résumait ton enseignement et était malheureusement d’actualité : soyez prêts, vous ne savez ni le jour ni l’heure ! Nous sommes orphelins mais nous ferons tout pour nous montrer dignes de tes paroles et pour que les graines que tu as semées dans nos cours germent et donnent des fleurs et des fruits.
Vincent Camberlein
Responsable local

dimanche 17 décembre 2017

"Claude,un homme inspiré": témoignage de Henry S.

Claude GRASSER

Je ne peux pas parler de ma vie sans parler de Claude, que j’ai connu à la Cité de l’IIl alors que j’avais 16-17ans. On se rencontrait alors au presbytère de la rue Hechner et je faisais partie d’un groupe de JOC. Il était il me semble vicaire à la paroisse ste Bernadette à la cité de l'Ill à STRASBOURG Robertsau puis chargé de la paroisse du Marais à Schiltigheim,  et curé du Ried à Hoenheim. Pendant des années je l’ai côtoyé dans les activités des jeunes de la cité mais aussi dans ma vie personnelle de chrétien, puis dans ma vie familiale. J’ai perdu Claude de vue pendant quelques années du fait de mes multiples déménagements, jusqu’au jour où j’ai appris qu’il était curé au Christ Roi à Bischheim Hœnheim et que sa paroisse était très vivante. J’y suis allé avec ma fille Anne Catherine histoire de le rencontrer à nouveau. Je crois que nous avons eu le même plaisir de nous revoir et Claude, qui avait baptisé mes deux premiers enfants a pu voir qu’Anne Catherine avait bien grandi. Après la messe j’ai dit à Claude combien j’avais apprécié sa façon de faire son sermon. Claude s’adressait aux enfants et leur posait des questions sur l’actualité liturgique et les enfants répondaient, parfois d’une façon surprenante. Claude s’adressait alors aux adultes pour leur demander ce qu’ils pensaient des réponses faites par les enfants. Un dialogue s’instaurait alors entre Claude et les adultes. Jusqu’à ce jour je n’avais jamais vu ou entendu cela.  Il faut dire que les réponses des enfants pouvaient être édifiantes. Lors d’un dimanche des rameaux il demande aux enfants pourquoi Jésus a accepté tant de souffrances ? Parmi les réponses, l’un des enfants a répondu :  c’est parce qu’il nous a trop aimés. Claude savait rebondir immédiatement sur les réponses qui, spontanément, fusaient de la bouche des enfants.

Claude aimait aussi ses paroissiens, anciens ou actuels, il ne manquait pas de répondre à des appels, pour un simple bonjour, pour des problèmes plus compliqués, à tous ceux aussi qui souhaitaient le prendre comme confesseur, pour la célébration d’un baptême, d’un mariage, de funérailles, ça arrive aussi parfois, ou tout simplement pour discuter de choses et d’autres, ce qui souvent s’apparente, du moins pour Claude, à une confession il ne manquait jamais de vous la proposer..
Claude avait une paroisse vivante parce qu’il essayait d’impliquer les jeunes, comme les moins jeunes dans son fonctionnement.  Il avait une autre caractéristique, il connaissait énormément de gens, du « curé des loubards » jusqu’à l’un des moines survivant de Tibehirine. Il connaissait aussi Raymond Fau (auteur compositeur et interprète de chants à inspiration chrétienne) et l’avait invité à plusieurs occasions pour des soirées en chansons. Claude vivait très simplement et s’occupait en plus de la paroisse de la Wantzenau, dont il était devenu le nouveau curé, de son frère en long séjour à Molsheim et de sa belle-sœur impotente de 83 ans.Comme il le disait dans sa dernière carte :" Tu vois Henry, tu peux regarder où tu veux il y a de la souffrance et de la difficulté partout".

 Claude disait à qui veut l’entendre que sa famille c’était sa paroisse. Pour moi, quand Claude est décédé j’ai eu l’impression de perdre à la fois un père ou un grand frère et j’ai pleuré.

Henry S.